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Grippe aviaire : comment se déjouer du sensationnel

Par isabelle clep • Réflexions • Lundi 05/02/2007 • 2 commentaires  • Lu 3855 fois • Version imprimable

A l'heure où la grippe aviaire fait à nouveau une apparition médiatisée allarmiste dans nos journaux télévisés, nous vous encourageons à relire un article du Monde.fr paru le 13 mai 06, et toujours disponible sur le blog des Fermiers de Loué, analysant la façon dont ces évènements ont pu être traités dans les médias précédemment. Salutaire pour garder la tête froide face à la "mayonnaise médiatique" en train de prendre.

Quelques extraits :
Olivier Dehorter, ornithologue au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN), (...) souligne le rôle prépondérant joué par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans la médiatisation de l'épizootie."Certains scientifiques ont réellement eu le sentiment que l'OMS montait cette histoire de grippe aviaire en épingle pour des questions liées à son budget, qui a été réduit ces dernières années", dit-il. "Les documents émanant de l'Organisation à destination des scientifiques ont d'ailleurs parfois été perçus comme moins alarmants que les communiqués de presse", ajoute M. Dehorter, rejoignant l'analyse de plusieurs experts français.

Surmédiatisée, l'épizootie de grippe aviaire a-t-elle pour autant été maltraitée ? "Au début, il y a eu beaucoup de confusion : des médecins étaient interrogés sur des questions vétérinaires, ce qui a contribué à créer un flou entre la maladie animale et une possible pandémie humaine, estime François Moutou, épidémiologiste à l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa).
Par ailleurs, certains aspects ont été sous-traités comme, par exemple, les immenses problèmes économiques posés par l'épizootie dans les pays pauvres."

D'autres aspects, notamment le rôle des oiseaux migrateurs dans la propagation de la maladie vers l'Europe et l'Afrique ont été largement abordés dans les médias. Trop ? "A un moment donné, l'attention s'est focalisée sur les oiseaux sauvages et a totalement occulté les possibles causes humaines de la diffusion de l'épizootie, que ce soit le commerce légal ou les trafics de volailles", dit Guy Jarry, ancien directeur adjoint du Centre de recherche sur la biologie des populations d'oiseaux
(CRBPO). "Les gouvernements ont généralement demandé des expertises sur l'impact des migrateurs et jamais sur les routes commerciales, ou sur la porosité de certaines frontières aux trafics, analyse M. Dehorter. Reporter la responsabilité sur la faune sauvage permettait d'une certaine manière de se dédouaner, puisque les gouvernements n'ont pas de marge de manoeuvre sur les mouvements migratoires..."
"A partir de février, certains médias ont commencé à faire la part des choses sur ce sujet", tempère toutefois M. Jarry. Aujourd'hui, si le rôle de la faune sauvage n'est pas écarté, aucune contamination de migrateurs de retour d'Afrique n'a été observée en Europe.

Pourquoi la "mayonnaise médiatique" a-t-elle aussi bien pris ? Bernard Vallat, vétérinaire, actuel directeur général de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), fait l'analyse d'une manière de désir collectif de catastrophe. "Les peurs collectives contribuent à resocialiser les sociétés contemporaines qui ont basculé dans l'individualisme, dit-il. La peur des grandes épidémies, le spectre de la peste bubonique et du choléra sont inscrits pour longtemps dans la mémoire collective. Chaque journaliste est lui-même l'objet de ces pulsions, qu'elles soient rationnelles ou non." En outre, ajoute M. Vallat, "les rédacteurs en chef savent que cela se vend bien".
Conséquences de cette pression ? Souvent marquée, au début, par l'amalgame entre maladie animale et possible pandémie humaine, explique M. Vallat, la couverture médiatique "a pu conduire, dans un premier temps, de nombreux décideurs politiques à surestimer les ressources publiques devant être affectées à la prévention de la pandémie potentielle et à freiner les investissements indispensables pour prévenir et combattre la maladie à sa source animale dès qu'elle est apparue en Asie, autorisant ainsi le virus à coloniser les trois quarts de la planète".

Stéphane Foucart et Jean-Yves Nau

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Commentaires

sur le site de la LPO par bruno le Lundi 05/02/2007 à 14:31

Pour ceux qui voudraient plus d'infos sur la non-contamination par les oiseaux sauvages, je vous recommande les pages spéciales sur ce sujet, sur le site national de la LPO



EDIT du 10/02/07 : la LPO vient de publier un nouvel article daté du 6 février consacré aux évènements de ces dernières semaines


Roman. Thriller. Grippa aviaire et bio terrorisme par kazimirowski le Mercredi 16/05/2007 à 16:58

Des hommes en colère. Grippe aviaire et bio-terrorisme. Thriller.

Un vrai thriller pour se faire peur. De vrais méchants, terriblement méchants... De bons gentils, pas toujours très gentils... Sur un fond de maladie de la grippe aviaire. Parfaitement! Pour en savoir plus! Avec une angoissante intrigue bio-terroriste, pour frémir. Et bien sûr, de la tendresse et de l'amour. Et quelques drôleries à l'accent bruxellois. Tout en faisant le tour du monde des migrations des hommes et des oiseaux. Faites vite, Monsieur le lecteur. Il vous faut tout savoir.  (ISBN :978-1-84753-068-4)

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